Invité
Invité
 |  Sujet: Re: Olympià Stephanidis || Like an Illusion Lun 2 Fév - 3:01 | |
|
Prelude ; Just close your eyes, and believe in it.
Il existe parfois, quelque part, des personnes capables de vous toucher, au plus profond de votre être, sans que vous soyez capable de l’expliquer. Un simple regard, un geste furtif, parfois même des paroles conventionnelles, et vous savez que cette personne est sur le point de changer votre vie, que ce soit dans le bon ou le mauvais sens. Vous aurez beau lutter contre ce sentiment, l’ignorer, cela ne servirait à rien. Et lorsque vous l’acceptez, vous vous rendez compte que vous ne serez probablement jamais plus le même. Peut être aurez vous l’occasion de partager quelques instants, peut être même de faire un bout de chemin ensemble. Tel des partenaires de danse, dans une chorégraphie savamment orchestrée, alliant attirance et répulsion, désir et dégoût, amour et haine. Certains appelleront cela le jeu de la vie, d’autre préfèreront utiliser le terme de destin. Parfois, cette personne deviendra la plus importante de toute votre vie, d’autres fois, elle sera l’objet de vos désirs, ou même celle qui saura vous rendre détestable. Mais la fin sera toujours la même, aussi tragique que salutaire. Elle vous aura changé, laissant une empreinte invisible et indélébile sur vous. Qu’elle vous ait rendu plus fort, ou qu’elle ait pointé vos faiblesses ; qu’elle vous ait aidé, ou qu’elle n’ait cherché qu’à vous nuire ; qu’elle vous ait aimé, ou qu’elle vous ait détesté… cela n’avait que peu d’importance. Vous ne serez plus jamais le même.
Chapter One ; People always leave.
Le panorama était magnifique, le soleil plus brillant et plus éclatant que jamais, et le ciel était si bleu, si pur, qu’il était difficile de croire que les nuages pouvaient exister. Assurément la belle journée de printemps, qui contrastait parfaitement avec la scène qui se déroulait. Comme si quelque part, le sort se jouait du présent, narguant ses participants malgré eux, sans qu’ils soient capables de riposter. Habillée de noir, la petite fille tenait la main de sa mère, se raccrochant à cette dernière comme si sa vie en dépendait. Et c’était le cas. A huit ans, il était difficile de comprendre la signification de la mort, c’était abstrait, irréel, mais surtout, ce n’était pas censé exister dans son monde fait que d’innocence. Pas plus que les accidents de la route, qui arrachaient la vie à ceux que vous aimiez, sans même vous laisser une chance de dire au revoir. Debout devant le cercueil, elle l’observait descendre dans la terre, tentant de mettre des mots sur ce qu’elle voyait. Sa mère pleurait, comme la plupart des personnes présentes, mais ce n’était pas son cas. Sa figure n’affichait que de l’incompréhension, comme elle n’arrivait pas à saisir pourquoi son père n’était pas là. Etait-il perdu ? Il était seulement parti chercher du pain, et depuis, elle l’attendait. Chaque nuit, écoutant chaque bruit le cœur battant, comme elle espérait entendre la porte s’ouvrir, et entendre la voix de son père résonner dans la maison. Et chaque nuit, elle finissait par céder au sommeil, comme elle réalisait que seuls les sanglots déchirants que sa mère brisaient le silence. Les avait-il abandonnées ? Les Stephanidis n’était pas le genre de famille à se faire remarquer. Peu nombreux, avec un niveau de vie aisé, ils cherchaient seulement à vivre leur vie tranquillement, et à élever leurs enfants dans un climat des plus sains. C’était le rêve de la majorité des parents, et le destin avait semblé être quelque peu clément avec eux sur ce sujet là. Ou tout au moins, jusqu’à présent.
Aglaé : « Viens ma chérie » l’appela la vieille femme en lui prenant la main pour l’entraîner avec elle. « Il faut y aller maintenant. »
Olympià : « On va retrouver Papa ? »
Des mots si innocents, et si pleins d’espoir, qu’ils eurent pour effet de déclencher de nouvelles larmes à celle qui avait été la mère du défunt. Il n’était pas dans la nature des choses d’enterrer son enfant, et c’était incontestablement le cauchemar de tout parent. Tout comme il n’était pas naturel pour un enfant de se retrouver au milieu d’un cimetière. La petite brunette, dont les boucles lâches virevoltaient avec la légère brise, avait toujours été très éveillée pour son âge, faisant preuve d’une grande curiosité sur le monde l’entourant. Mais aujourd’hui, elle ne comprenait pas, aucun mot ne parvenant à satisfaire son cerveau, ni à apaiser ses pensées. Avait-elle mis son père en colère, pour qu’il ne veuille plus revenir ? Avait-elle fait quelque chose de mal, pour qu’on lui interdise de le rejoindre ?
Aglaé : « Non, il est encore beaucoup trop tôt pour toi, pour aller retrouver ton Papa » répondit-elle finalement, sa voix se brisant sur les derniers mots.
Quelque part, au fond de ce petit ange répondant au doux nom d’Olympià, un sentiment de révolte monta devant l’injustice de la situation. Qui étaient-ils, tous autant qu’ils étaient, pour l’empêcher d’avoir ce qu’elle voulait ? Même si elle était plutôt jeune, Olympià avait déjà un caractère très affirmé, et faisait partie des personnes qui supportaient très mal qu’on les freine dans leur envie. C’était à la fois une très grande rêveuse, une idéaliste, et quelqu’un de pragmatique, un savant mélange des plus compliqués à suivre. Par conséquent, il était quasiment impossible de l’arrêter quand elle avait décidé quelque chose, montrant un côté têtu très poussé. Bien qu’elle se laisse raisonner la plupart du temps, elle promettait inconsciemment à sa famille de nombreux affrontements lorsqu’elle serait en âge de saisir tout cela. Pourtant, elle resta silencieuse, suivant docilement sa grand-mère jusqu’à la voiture. Son regard se posa au loin sur un autre groupe, qui semblait aussi triste que sa famille à cet instant, le malheur s’étant également abattu sur eux, ce qui lui souleva une nouvelle foule de questions. Devait-elle pleurer elle aussi ? Elle en était incapable, comme si son cœur douloureux semblait vouloir se protéger. Pourtant, elle était d’habitude très sensible, et très démonstrative. Mais aujourd’hui, rien n’était plus pareil.
Olympià : « Mais pourquoi je ne peux pas y aller ? » insista-t-elle à nouveau, cherchant inlassablement à comprendre.
Aglaé : « Parce que le Paradis n’est pas un endroit pour toi. Rappelle toi, Dieu a rappelé ton Papa à ses côtés. »
Olympià : « Dieu est égoïste, il n’avait pas le droit. »
Aglaé : « Si il l’avait, et il a estimé que ton Papa avait terminé sa vie sur terre. »
Des paroles pleines de croyances, mais qui pour autant ne satisfaisait pas pleinement la logique de cette petite fille. Comme les mots faisaient leur chemin dans son esprit, se regroupant avec les derniers évènements, elle accepta à sa manière enfantine ce qu’il se passait. Elle ne le reverrait jamais, celui qui avait été son modèle, celui qui avait été le premier homme dans sa vie, celui qui lui avait donné cet amour inconditionnel, que seuls les parents sont capables de transmettre. Quelque part, au fond d’elle, elle sentit son cœur se déchirer, lui donnant l’impression d’avoir une plaie aussi douloureuse mentalement que physiquement. Il l’avait trahie, la laissant elle et sa mère seules, partant sans jamais se retourner, et sans jamais s’inquiéter de ce qu’elles allaient devenir. Des pensées pleine de colère, qui reflétaient la tristesse d’une enfant, dont la mort ne faisait pas partie de son univers. Des pensées également bien excessives, mais pas surprenantes lorsque l’on connaissait un temps soit peu Olympià. Elle ne faisait jamais les choses à moitié, et elle n’éprouvait jamais rien sans en ressentir son opposé. Etrange mélange, qui la rendait souvent insatisfaite, et qui laissait entrevoir peut être un côté un peu trop intègre. Mais l’avantage était que chacune de ses réactions étaient réelles, sans artifices ni mensonges. Dès lors, ce jour là, sa peine fut d’autant plus forte que son caractère était des plus instables. Trop jeune pour le maîtriser, trop innocente pour comprendre, elle ne voyait qu’une seule chose : il l’avait trahie. Et comme elle se jurait de ne plus jamais éprouver une telle peine, fermant son petit cœur à ceux qui pourraient entrer dans sa vie, une larme roula sur sa joue. Une larme unique et solitaire, scellant sa promesse silencieuse.
Chapter Two ; Like an illusion.
Pénétrant dans l’endroit bondé, la jolie brune passa une main dans ses cheveux, comme elle s’imprégnait de l’ambiance. Comme chaque soir de week end, le bar réputé contenait tant de personnes, qu’il était difficile de se déplacer. Mais ce genre de détail était loin de déranger la Belle, elle qui aimait tant recevoir de l’attention. Chose d’ailleurs surprenante, si on considérait le fait qu’elle était loin d’être narcissique ou superficielle. Ainsi, avançant de ce pas si assuré et si gracieux qui lui était propre, Olympià se fraya un chemin en douceur, vers la table où ses amis l’attendaient. Esquivant parfois une main tendue vers elle, ou disparaissant après quelques pas de danse, la jeune femme était loin de passer inaperçue, comme à chaque fois qu’elle aillait quelque part. Disposant d’un charisme indéniable, elle en jouait à merveille, comme chaque personne était obligée de se retourner sur son passage, que ce soit par envie, par admiration, ou même par mépris. Elle faisait partie de ce genre de personne que l’on pouvait autant aimer que détester, mais on ressentait toujours quelque chose pour elle. Esquissant quelques sourires en coin, tantôt provocateur, tantôt séducteur, elle ne permit cependant à personne de trop l’approcher, ou de danser trop longtemps avec elle. Tout chez elle était fait pour attirer, son physique, son comportement, et même ses paroles. Les mauvaises langues la cataloguaient parmi les filles faciles, celles qui ramenaient quelqu’un de différent chaque nuit, incapable de rester avec le même compagnon plus de vingt quatre heures. Mais Olympià était bien loin de cela, et si elle ne cherchait pas à rétablir la rumeur, c’était uniquement parce que ce que pensaient les autres lui importait que peu. Elle savait exactement qui elle était, et ce qu’elle voulait. Chose rare pour quelqu’un de 24 ans, mais elle assumait son statut, se complaisant même dedant. Ainsi, si elle aimait séduire et provoquer, cela n’allait jamais plus loin, préférant les relations stables – si on pouvait appeler ça ainsi -, même si elle ne croyait pas en l’amour. Et c’était probablement ce détail chez elle qui attirait autant les hommes. Mais la Belle laissait le mystère planer autour d’elle, se montrant insaisissable. Des mains se posèrent sur sa taille fine, comme elle se laissa aller contre le jeune homme – qu’elle avait aussitôt reconnu -, un léger sourire sur les lèvres.
Thimothée : « Bonjour » fit-il dans son souffle, comme ses lèvres effleuraient sa nuque.
Se laissant entraîner dans une danse suave et rythmée, Olympià se retourna doucement, comme une de ses mains glissa le long de son torse, tandis que l’autre rejoignait la nuque du jeune homme. Perdu dans leur propre monde, les deux amants partageaient une relation depuis quelques temps faite que uniquement de provocation et de tentation, à défaut de ne vouloir plus. La Belle ne cherchait rien d’autre chez un homme, son cœur n’étant pas fait pour éprouver des sentiments. Pouvant être comparée à un cœur de pierre, elle était pourtant des plus sensibles et des plus passionnées, et se jetait corps et âme dans tout ce qu’elle entreprenait. Bien sûr, elle avait déjà eu des relations, dont une des plus sérieuses avec son ami d’enfance, Vladimir. Leurs mères étant amies, ils avaient été élevé ensemble, partageant tout depuis l’époque du bac à sable. Et ce n’est que pendant leurs années au lycée que les jeunes gens s’étaient trouvés, leur amitié évoluant après tout ce temps. Ils s’étaient découverts ensemble, avaient appris à se connaître plus qu’il ne leur était permis, mais également avaient su se déchirer. Il était curieux de penser qu’ils s’entendaient mieux que jamais seulement maintenant, ayant ce statut d’ex amants, et pourtant aussi proches que des frères et sœurs. Très protectrice, Olympià ne pouvait pas s’empêcher de surveiller ceux qui entraient dans sa vie, son caractère de feu ayant déjà provoqué plus d’une scène délicate. Mais encore une fois, elle suivait ses instincts, et les conséquences ne lui importaient que très peu. Et ce soir comme tous les autres, si leurs gestes n’étaient que désir pour l’autre, ni Olympià ni Thimothée n’était dupe, dans une entente tacite. Ils n’appartenaient pas l’un à l’autre, c’était aussi simple que cela. Constatation qui pouvait s’avérer douloureuse pour certains, mais pour ces deux personnalités si complexes, il n’en était rien. Désir fugace, ou tentation irréelle, probablement un mélange des deux. Beaucoup condamnaient la jeune femme pour de tels actes, mais qu’importait. Bien trop insaisissable, bien trop farouche, et pourtant possédant cette capacité si particulière de charmer son monde, elle savait parfaitement ce qu’elle voulait, et comment l’obtenir. Se mettant sur la pointe des pieds, pour atteindre l’oreille de son amant, remontant doucement une ligne invisible dans son cou, dans une courses des plus sensuels.
Olympià : « Allons ailleurs. »
De simples mots, prononcés dans une voix des plus douces, si bien qu’on aurait pu la confondre avec un ange. Mais elle n’était rien de tout cela, comme elle se laissa entraîner dans le sillon du jeune homme, qui déjà fendait la foule pour sortir de ce bar.
Dernière édition par Olympià Stephanidis le Mar 3 Fév - 23:18, édité 6 fois |
|
)
