agape kostas

5 ans auparavant . âge : quatorze ans.

Un début d’année, toujours les mêmes. Les retrouvailles, joyeuse, et moins joyeuse, les bonnes résolutions -qui ne tiendront évidemment pas plus d’une semaine…Et encore. Tout ça. Ces choses qu’on fait à la rentrée. Qu’on fait à chaque rentrée même. Alors pour ne pas sortir de ces habitudes, Agape était retournée dans son antre. Sa maison, son chez soi de verre et de marbre, dans lequel elle se sentait à présent beaucoup mieux qu’à Leads, où résidait le reste de sa famille avec lequel elle partageait les vacances d‘été. Elle était entrée, comme toutes les autres années après son retour, en espérant voir du changement…Mais elle reconnut assez aisément que rien n’avait changé. Rien n’avait bougé. La grande salle de réception était restée dans le même état qu’elle l’avait vu la dernière fois. Le canapé avait retrouver un peu de sa forme et les vitres étaient plus propres. Enfin…C’était rangé voilà tout. Rien de changé, donc, entre ces quelques murs. Enfin, passons, le début d’année s’annonçait, pour le moment plutôt bien…Du moins, pour une premier jour, c’était pas mal. Elle n’avait pas encore croisé grand monde, si ce n’était sa voisine, Sélène, évidemment, mais ça n’allait sûrement plus tarder. A Santorin, on avait pas vraiment le choix, les gens prenaient souvent les mêmes chemins, se regroupaient aux mêmes endroits…Comme des petits troupeaux…On finissait toujours pas croiser tout le monde. Ici, maintenant, assise sur une des tables de marbre blanc, la fillette balançait ses pieds d’avant en arrière. Elle voulait faire quelque chose, sans savoir quoi. Elle s’ennuyait, espérant peut être, que quelqu’un, maintenant, franchisse la porte et lui lance un joyeux « Oh Agape! Heureux de te revoir enfin. ». Elle aurait beau attendre, l’enfant savait pertinemment que personne ne viendrait chaleureusement lui dire qu’elle lui avait manqué pendant les vacances. Dans son esprit, le demoiselle avait tout de même cette petite idée dernière la tête; celle que peut être, il était là, dans les jardins. Restait juste à savoir si Agape avait le courage de se traîner jusqu’à dehors…Où évidemment, elle n’était pas sensée être. Restait plus qu’à savoir. Pile ? Face ? Oui ? Non ? Eh bien ça serait oui. Quand elle se décida enfin à descendre de son appuie, encore vêtue de son uniforme, la jeune fille se dirigea vers le petit escalier qui menait donc vers l‘extérieur. Dieu seul sait ce qu’elle allait y trouver…S’il n’était pas là, tant pis, elle rentrerait, ce n’était pas le problème. Elle avait juste besoin de voir quelqu’un de familier, comme Lùka par exemple. Le jeune homme qu’elle allait justement chercher. Et s’il rêvassait, alors elle le réveillerait. Aussi doucement possible bien sur, comme elle savait si bien le faire. Elle ne tenait pas à le mettre de mauvaise humeur ou quoique se soit d’autre d’ailleurs, sachant éperdument qu’il était sujet à quelques sautes d’humeur, parfois. C’était peut être même la raison pour laquelle elle aimait sa compagnie…Ne sachant jamais à quoi s’attendre -même si en générale, il était plutôt agréable. Enfin bref, Agape marchait, marchait doucement, d’un pas léger et fluet, comme l’était généralement sa démarche. Une fois arrivée dans le parc, après avoir ouvert la petite porte battante, elle s’arrêta, scrutant de ses grand yeux châtaigne les environs. Oui, il était là…

Ce soir-là était un soir comme les autres. Les feuilles diaphanes s’agitaient doucement au dessus d’Agape tandis que le vent venait heurter violement les cheveux de la belle. Et c’était Lùka, le frère d’une amie à elle, qu‘elle reconnu. Tout les deux s‘entendaient bien, naturellement. Oui, naturellement, car Agape avait toujours été de nature sociable, souriant à tout et tous, les yeux rieurs et enfantins. Et cette joie de vivre n’était pas hypocrite ou intéressée ; non, c’était la nature première d’Agape. Et en le voyant, les yeux d’Agape se souvinrent subitement que Lùka avait changé. Ce n’était plus la garçon qu’Agape avait connu, et ce fut à cet instant qu’elle se rappela leur dernière rencontre. Agape fut presque gênée de sa présence et regretta d’être venue le chercher. Celui qu’elle voulait voir, c’était le Lùka d’avant, son confident en quelque sorte ; pas l’inconnu qui se dressait devant elle. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas croiser tout les deux, et il fallait le dire, leur relation était assez particulière. Sans pour autant être amis, ni même ennemis, Agape avait trouvé dans Lùka la personne à qui elle pouvait confier ses angoisses, sans qu‘il la juge, à aucun moment. Il semblait comprendre des choses que les autres ne pouvaient pas comprendre, il semblait voir des choses dans les yeux d’Agape que les autres ne pouvaient pas à voir. D’ailleurs, elle avait toujours trouvé étrange la façon qu’il avait de regarder les gens ; comme s’il les analysait dans chacun de leurs mouvements, chacune de leurs paroles. Agape en était certaine, elle devait être une de ses rares amies car peu de gens avaient l’audace de s’approcher du garçon. Alors, Agape s’approcha de lui, d’un pas mesuré, accrochant sur ses lèvres roses et un peu charnues un timide sourire qu’elle n‘avait pas l‘habitude d‘arborer.

Salut Lù', lança-t-elle

Le pauvre n’avait pas la chance d’avoir un aussi joli sourire qu’Agape et son visage se tordit dans une laideur insane lorsqu’il tenta de l’imiter.

Bonsoir Agape. Qu’est-ce que tu fais encore dehors ? Il est tard tu sais...

Son air contrit fit sourdre un petit rire à Agape. Comme d'habitude, le même ton, les mêmes mots. C’était comme si la violente dispute qui avait éclatée à leur dernière rencontre n’avait jamais eu lieu. En fin de compte, ils ne parlaient pas beaucoup tout les deux. Mais les mots étaient inutiles ; ils semblaient se comprendre mutuellement, et cela résumait parfaitement leur moyen de communication. Ils savaient que les mots n'étaient qu'un moyen comme un autre pour communiquer ; le regard, le souffle, les gestes, les sourires et même les pensées, toutes ces petites choses étaient un moyen pour que les deux jeunes gens puisse se "parler" sans avoir à émettre le moindre bruit. Chose qui était totalement impossible avec les autres. Tous étaient bien trop fous, aveugles, vantards et trop sûrs d'eux pour voir quoi que ce soit. Bien que leur caractère soit totalement différents, Lùka et Agape n'en restaient pas moins des personnes calmes, lucides. Elles ne s'énervaient pas pour rien, et Agape en était sure, Lùka éprouvait un certain respect pour elle, c‘est lui-même qui lui avait dit l‘année précédente, lorsqu‘ils se voyaient plus régulièrement. La fillette avait attiré le regard du jeune garçon par son calme. Sa façon d'être ; posée, accueillante et amusante d'apparence.

La conversation qui suivit ne fut pas aussi réjouissante que les retrouvailles prévues. Lùka expliqua alors à Agape les raisons qui l’avait poussé à lui bramer toutes ces horreurs, tous ces mots blessants, la dernière fois qu’ils s’étaient vu. La longue chevelure brune de la fillette s’agitaient sporadiquement, le temps de son récit et elle ne dit mot jusqu’à ce qu’il eut terminé. Lùka allait partir. Demenager. Loin d’ici. Agape et lui ne pourraient plus se voir. Jamais. Il avait tenter de le lui dire, la dernière fois, mais la colère qu’il avait ressenti lorsque ses parents lui avaient annoncé la nouvelle s’était retourné contre la jolie Agape et il n’avait pas pu retenir cette méchanceté qui exsudait de tout son être. Agape en restait coite, pleutre. Ainsi c’était fini. Il l’abandonnait. Cette mansuétude qui l’habitait semblait elle aussi, l’abandonner. Pourtant elle savait qu’Lùka n’était pas en tord et que ce n’était pas à lui de se fustiger ainsi, elle le savait, mais elle était blessée. Elle ajouta simplement, un pauvre

Alors adieu, si j’ai bien compris….

On ne peut pas dire que sa voix fut des plus douce et elle le regrettait d’ailleurs. Sa voix fût plutôt grave d‘ailleurs…éraillée même. Cela la rendait plus dure qu’elle ne l’était et sûrement moins agréable qu’elle ne devrait. Et pourtant, le bout de sourire qui s’accrocha au coin de sa lèvre traduisait bien là l’affection qu’elle avait à l’égare du jeune homme.

Adieu Agape, tu vas me manquer comme personne ne pourra jamais me manquer. Tu étais ma seule amie ici. Et je doute pouvoir retrouver une fille aussi agréable que toi, un jour. J’ai bien conscience que moi, je ne suis pas ton unique ami, car tout le monde ici t’adore…Mais j’espère avoir compter pour toi. Juste un peu. Excuse moi pour ce discours, je n’aime pas vraiment les démonstration d’affection de ce genre mais…j’avais envie de te le dire, c’est tout.

Agape était exsangue. Bien qu’appréciée par la plupart des gens ici, elle n’était pas habituée à ce genre déclaration. La malheureuse n’était agée que de quatorze années, il faut le préciser. Les mots lui manquaient terriblement et elle ne pu rien ajouter. Après quelque minutes à le fixer, il finit par lui tourner le dos, et partir.


(désolée j'ai fais ça rapidement, s'il y a quelque chose à rectifier, je suis toute ouie )
EDIT: je savais pas si je pouvais poster comme il y a déjà une "agape" en cours...je me suis permise